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2022

Juste la fin du monde

Jean-Luc Lagarce

en langue française

 

avec Eugénie Anselin, Nadine Ledru, Tristan Schotte, Isabelle Sueur, Jules Werner

mise en scène – Myriam Muller

scénographie et costumes – Christian Klein

musique – Michel Zeches

vidéo – Émeric Adrian

création lumière et assistanat – Antoine Colla

2e assistante – Alix Andries

 

production Théâtre du Centaure

coproduction Kinneksbond, Centre Culturel Mamer

 

photos – © Bohumil Kostohryz

Kinneksbond, Mamer :

mars 2022 : 2, 3, 4, 5, 6*, 8

 

 

Les spectacles commencent sauf mention contraire à :

17h le dimanche (*)

20h les autres jours.

 

Tarifs: 20€ / 8€

Kulturpass accepté.

 

 

 

Ce spectacle est présenté au Kinneksbond dans le cadre du Partage de Plateaux (Connection), organisé par Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, le Kinneksbond Mamer, le TOL, le Kasemattentheater et le Théâtre du Centaure.

Le « classique » de notre saison restera dans l’axe général : la création contemporaine. Juste la fin du monde est au programme du baccalauréat en France depuis 2008, elle est inscrite à celui de l’agrégation de lettres classiques et modernes depuis 2012.

Louis, âgé de 34 ans, revient dans sa famille après une très longue absence pour annoncer sa mort prochaine. Mais ce retour provoque chez ses proches de tels règlements de comptes qu’il n’arrivera pas à communiquer avec eux. Il repartira, comme il est venu, sans avoir rien dit, plus solitaire que jamais face à la mort.

Pièce testament d’un immense auteur, Lagarce devait mourir – comme son personnage, Louis – cinq ans après sa parution.

Parmi ces choses qui émeuvent chez Jean-Luc Lagarce, il y a d’abord les titres de ses pièces : Derniers remords avant l’oubli, Le Pays lointain, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, Nous, les héros … En 1990, en résidence à Berlin, il compose Juste la fin du monde. Quel titre !

Juste la fin du monde ou l’histoire du fils prodigue. Juste la fin du monde ou l’annonce d’une apocalypse.

La pièce est le premier volet d’une trilogie écrite par un auteur qui savait « sa mort prochaine et irrémédiable ». Toutefois, aucune complaisance ni amertume. Aucune morbidité. C’est toujours la vie, aussi dérisoire soit-elle, qui est louée comme un don de soi à ceux qui survivent. Ce qui est marquant dans la découverte du théâtre de Lagarce sont les thèmes abordés (la famille, les amours, la difficulté de communiquer) mais aussi et surtout cette écriture aujourd’hui si reconnaissable. Une langue profuse pleine de silences et de non-dits d’où s’émane une mélancolie douce teintée de violence sourde. Une écriture envoûtante dans sa façon de labourer la phrase, de passer sans cesse du présent au futur ou au conditionnel pour nous conduire là, où on ne s’y attend pas. Cette nécessité et cette précision du langage pour mieux se connaître soi et les autres. Et pourtant, mauvaise foi aidant, chacun cherche à se justifier, accumulant les circonstances atténuantes, ouvrant parenthèses sur parenthèses, avec le désir fou et désespéré d’être enfin compris, pardonné, entendu.

 

Juste la fin du monde, c’est donc une histoire de famille qui pourrait être la nôtre. Une succession de rendez-vous ratés qui bouleversent et font rire à la fois. Lagarce questionne l’amour, le passé et ses souvenirs lessivés. L’heure est au bilan : on revient sur ses pas, sur ses traces, on fait l’inventaire de ses sentiments et de sa vie pour essayer d’en faire le deuil et tout cela avant l’oubli, avant la mort.