Art

Art est une pièce qu’on ne présente presque plus. Classique contemporain, elle a été jouée dans 57 pays dans le monde et obtenu d’innombrables prix prestigieux (« Molières », « Tony Award »).

Si Art est un questionnement sur l’art contemporain, c’est aussi une autopsie cruelle de la bourgeoisie et de la masculinité. En mettant en lumière l’ambivalence des relations amicales, elle pose finalement une question simple, mais complexe : quelle est la valeur des choses ?

La valeur de l’art. Est-ce que l’art a une valeur ? Si oui, est-il quantifiable ? Monnayable ?  Est-ce que l’art même sert à quelque chose ?

La valeur de l’amitié. Quelle est notre rapport aux autres, au pouvoir, aux traditions bourgeoises (mariage, réussite, emploi), à l’argent ?

Derrière les échanges mondains de trois citadins, se cache leur insécurité, leur soif individuelle (et parfois pathétique) de reconnaissance et ce besoin infini de clamer sa place au sein d’un groupe. Dans la violence existentielle de leurs affrontements (parfois d’une futilité grandiose) pointe une nouvelle question : qu’est-ce qui finalement nous lie aux autres ? Le temps, l’habitude, les goûts et les couleurs ? Quel est en définitive le fondement et ciment de l’amitié ?

Tant de questions posées avec la force désopilante de la comédie qui nous permet de parler de sujets profonds par le truchement de l’humour.

marc. (seul)

Mon ami Serge a acheté un tableau.

C’est une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux.

***

marc. Comment s’appelle le…

serge. Peintre. Antrios.

marc. Connu ?

serge. Très. Très !

Un temps

marc. Serge, tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille ?

serge. Mais mon vieux, c’est le prix. C’est un ANTRIOS !

marc. Tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille !

serge. J’étais sûr que tu passerais à côté.

marc. Tu as acheté cette merde deux cent mille ?!